Traque...

La forêt était calme autour de lui : pas un bruit, pas un cri... pas un son. Pourtant, tout ce qu'il voyait le confortait dans son idée que cette forêt était souillée. Souillée par les orues, rongée par l'engeance impure de Morgoth Bauglir. Un triste spectacle, qui raviva encore sa froide colère à l'encontre de ces créatures qui osaient, par leur simple existence, corrompre la nature. Ici, les arbres étaient noircis tordus, une brume omniprésente à ses pieds lui donnait l'impression de marcher sur de sinistres nuages. Les feuilles mortes tombaient continuellement, chacune d'entre elle allant atterrir sur le tapis déjà existant de leurs soeurs en cours de décomposition. Tout ici était négatif, corrompu, et repoussant : et puisque rien n'y était plaisant, il se demanda s'il alait persévérer. Mais la question ne se posait même pas, car, après réflexion, il n'avait pas le choix. Révolté par les ravages endurés par la forêt, Duele s'enfonça dans ses sous-bois.

Parcourant la forêt, il laissa libre cours à ses pensées, tandis que ses mains bandaient son arc, gardant une flèche encochée en un geste devenu familier. Sautant sur un rocher surplombant un talus naturel, l'elfe s'accroupit, et, posant une main sur la pierre, scruta lentement les environs. Personne. "Pour l'instant", songea-t-il, impatient d'en découdre : il en avait besoin pour oublier son mal intérieur qui le rongeait depuis son enfance. Une tristesse profonde, et sans bornes, qui le contraignait à une mélancolie constante : un manque dans sa vie, quelque chose qu'il lui restait à combler, voilà ce à quoi il pensait à ses heures perdues. Et c'est cet état qui l'incitait à combattre le Mal en Arda : ses pensées étaient focalisées sur le combat, il ne pouvait plus éprouver autre chose que la concentration... Sautant du rocher, Duele se réceptionna lestement et se mit à marcher rapidement à travers les bois : un ricanement étouffé avait retenti non loin de lui.

Il parcourut une cinquantaine de mètres sous les frondaisons, ombre silencieuse au milieu d'un océan d'arbres noircis. Immobile, il s'accroupit, et, dissimulé derrière d'épais branchages, il observa.

Ils étaient cinq. Cinq orques en maraude, rassemblés autour d'un feu de camp, en train de discuter et de ricaner dans leur immonde langage. Attentif, Duele observa leurs armes qui traînaient à terre : ils étaient quatre épéistes et un archer. Autour d'eux, dans la cairière, traînaient encore matériel, morceaux de bois... et une fosse d'aisance, dix mètres plus loin, indiquait qu'ils étaient là depuis un certain temps déjà. De plus, il était probable qu'ils soient plus nombreux, mais disséminés dans a forêt pour le moment. S'il voulait agir, il fallait faire très vite, avant qu'ils ne soient encore plus nombreux.

Aussi, son arc toujours bandé, il se releva silencieusement, et, dissimulé derrière un arbre et des buissons touffus, il visa soigneusement l'orque le plus proche, qui lui tournait le dos. Duele visa la partie gauche du dos, dans le but de lui transpercer le poumon, voire d'atteindre le coeur de l'orque. Avant de lâcher sa flèche, il vérifia qu'il pourrait assez vite en abattre un second, avant de devoir livrer un combat plus périeux...

Duele visa soigneusement le dos de l'orque, puis laissa l'empennage filer entre ses doigts, décochnt son trait avec précision.
Sans même attendre de constater le résultat, il tira une nouvelle flèche de son carquois, et, visant un second orque, banda son arc à nouveau. La seconde flèche partit, tandis que Duele en saisissait une autre...

Duele était plutôt éloigné de ses cible smais cela ne l'empêcha pas de faire mouche. C'est ainsi que le premier orque s'effondra à terre mais le vagabond ne s'assura pas que celui-ci était mort et décocha un second trait alors que les vermines de Morgoth se levaient pour voir d'où attaquait leur assaillant, pensant qu'il était beaucoup plus nombreux que la réalité. Cette deuxième flèche ne tua pas l'orque mais Duele n'attendit toujours pas et un ultime trait acheva la créature. Cela eut néanmoins raison de lui dans le sens où les orques virent avec leurs petits yeux perçants de fouine l'endroit où était posté le vagabond. Le premier à avoir été atteint se relevé, gravement blessé mais toujours pas mort. Il dégaina un petit couteau alors que deux autres prenaient leurs épées ainsi que des pavois en bois. Le dernier des quatre orques s'emparait de l'arc et d'un maigre carquois.

Sûrement bien idiots pour foncer ainsi tête baissée, les orques n'avaient vu que Duele et se doutaient donc qu'il était seul. C'était vrai mais aussi très imprudent de leur part. Le vagabond ne se laissa pas décontenancé : les flèches de l'orque ne risquaient pas de le toucher de si peu et tant qu'il restait à distance raisonnable, les séides de l'Ennemi ne seraient pas une grande menace. Tout allait se jouer en une fraction de seconde...

Duele resta concentré : cela l'aidait justement à se sentir mieux intérieurement. S'il se concentrait intensément sur le combat, il aurait plus de chances de le gagner, et moins de chances de repenser à son mal intérieur.

Il visa, puis décocha encore un trait empenné de blanc sur l'orque le plus proche, avant de reculer d'un pas, les paupières plissées. Armant de nouveau son arc, il attendit que l'un des orques émerge des buissons devant lui, pour lâcher sa flèche.

Dès que le premier apparut, il laissa filer l'empennage de sa flèche, décochant son tir. Puis, ramenant l'arc le long de son corps, il courut vers le camp, tentant de contourner les orques restants.

Puis, du regard, il chercha au sol une arme de corps-à-corps quelconque, qui pourrait lui servir. Pendant ce temps, il réarmait son arc, le bandait, et encochait une autre flèche...

Deux orques venaient de mourir sous les flèches mortelles de Duele quand celui-ci se mi à courrir. L'archer l'avait repéré et banda son arme à distance sans pour autant avoir le temps de lâcher la corde car un trait blanc lui perçait le coeur avant. Duele s'avança au milieu du camp. Il regarda par terre et trouva une épée rouillée mais c'était ce qu'il y avait de mieux au sol quand le dernier soldat orque le chargea. L'elfe était moisn à son aise au corps à corps et n'eut pas le temps d'esquiver. Un coup de sabre le toucha à l'épaule avant qu'il ne riposte avec sa nouvelle arme. Il lui fallut seulement deux coups pour tuer cette vermine, assez peu endurante.

Duele ne prit pas le temps de se reposa et alla se cacher dans les fourrés. Il avait agi rapidement et silencieusement, aussi les orques qui se trouvaient dans les environs ne l'avaient pas encore repéré. C'était à lui de décider de continuer sa traque, ou au contraire de s'en aller...

PROFIL MIS A JOUR

Duele s'accroupit derrière un buisson, réfléchissant rapidement à ce qu'il allait faire, à présent. Un éclair de souffrance lui traversa l'épaule, et il grimaça, tentant d'oublier la douleur afin de mieux pouvoir se concentrer...

Bientôt, la bonne marche à suivre s'imposa à son esprit : il lui fallait contourner le campement, et chercher à trouver d'autres orques dans les environs. Déterminé, il se releva, et, les dents serrées, se déplaça vers le nord.

Quelques cent mètres plus avant, il entendit de nouveau des mots prononcés en langage orque. Dissimulé derrière un arbre au tronc épais, il observa l'endroit d'où venaient les bruits...

Duele vit trois orques, cette fois-ci beaucoup plus grand et forts que ceux qu'il avait tué précédemment. De plus, ils avaient aussi un équipement bien plus sophistiqués, chacun portant une armure en mailles renforcée de cuir. Tous avaient une épée courte à leur ceinture. Deux portaient une lance et un bouclier, le dernier possédait un léger casque rond en fer noir et une lourde hache à deux mains. Ils marchaient d'un pas rapide mais lourd et tout montrait que malgré leur grande force et condition physique, ils n'étaient pas rusés.

Les trois nouveaux-venus se dirigèrent vers le campement et se rendirent compte que les anciens gardes avaient été tués. Les grands orques raffermirent leur étreinte sur leurs armes et adoptèrent une formation en triangle défensive, les boucliers bien haut. Ils retournèrnet sur leurs pas, n'apercevant toujours pas Duele. L'elfe vait encore une fois les maisn libres et l'initiative était à lui...

Duele n'était pas du genre à reculer facilement. Néanmoins, une étrange impression lui intimait l'envie de partir de cet endroit, de s'éloigner de ces orques.

Son intuition l'appelait ailleurs.

Pressé, il prit néanmoins le temps de débander son arc, de ranger sa flèche dans son carquois. Puis, furtif, il sélança silencieusement dans les ombres, courant sans le moindre bruit au milieu des arbres noircis...

Duele parvint à s'échapper sans même que les gardes ne le voient. L'elfe s'éloigna du campement pour sa cacher dans les feuillages. De là, sa vision précise lui permit de discerner les orques qui tournaient sur eux-mêmes, pas vraiment inquités, mais conscients de ne pas être seul. Devant leur bêtise flagrante, Duele recula lentement. Il pensa qu'il avait la possibilité de se désengager totalement et de quitter les lieux sans être repéré mais une atre voix dans sa tête lui disait de continuer et d'achever ces ennemis.

Duele avait le choix...