Rencontre...

Duele courait au beau milieu des bois, suivant le cours de son intuition : un attrait irrésistible le poussait toujours plus profondément dans les bois, à la recherche de quelque chose qu'il ne connaissait pas. Il y avait quelque chose de dérangeant à devoir suivre son instinct de cette manière, sans savoir où il le conduisait... Mais il le suivait néanmons, se laissant guider par ses impressions et ses sentiments.

Enfin, il cessa de courir, et sauta sur un rocher en surplomb : il était parvenu à un lac, qui s'étendait en contrebas sur plusieurs centaines de mètres. Tarn Aeluin,c'est inais qu'on l'appelait, et il avait mauvaise réputation.

Finalement, le regard de Duele fut accroché par de faibes mouvement, dans une clairière adjacente. Poussé par son instinct de chasseur, il s'approcha de la source de ces mouvements. Dissimulé derrière un arbre, il observa la clairière en contrebas : une jeune femme était étendu à-même le sol, l'un de ses poignets formant un angle inquiétant. Sa respiration était saccadée, et elle ne semblait plus vouloir bouger. Hésitant, Duele s'avança, faisant un pas dans la clairière...

Dans mon sommeil sans rêve, je gémis. Mes mucles se contractèrent, puis se détendire, non sans réveiller mon atroce douleur aux côtes. Au début, j'avais pensé que dormir était le meilleur moyen de mourir sans s'en rendre compte. Je me savais à la merci du premier groupe malveillant passant, donc, j'évitais tout contact avec la réalité. Et, je dormais. Je dormais sans rêver, néamoins. J'aurais préféré que mon sommeil soit chargé de doux songes, puisuqe la réalité m'avait toujours obstinément reffusé de me rendre réellement heureuse. Hélas, pas de rêves, même des cauchares, le Vide. Je sommeillais dans le néant, c'était très étrange. Mais cela ne m'empêcher pas de penser. Les visages de Leyth et de Falön, surtout, hantaient mes pensées. Je n'arrivais pas à me débarasser de leur image. C'était comme s'ils étaient en moi. Le concept pouvait paraître étrange, mais je savais pertinnement que je ne pourrais jamais les oublier. Chassez le naturel, et il revient au galop. Or, comme penser à Leyth et Falön était naturel, et que je tentais vainement d'éviter d'y penser, je songeais à eux jusque dans mon sommeil. D'où les gémissements.
Je me sentais accablée, comme si le sort s'acharnait véritablement contre moi. Comme si mourir ne suffisait pas, il fallait aussi que je regrette bien le Passé. Et il fallait surtout penser au passé. Je me rendais compte de mes erreurs. J'en avais fait énormément, presque autant que Leyth, selon moi bien sûr, et bien plus que Falön, selon moi également. Donc, je m'en voulais à un point innomable. J'étais condamnée, et je les avais condamné aussi, par la même occasion. Leyth avait raison, outre mon Tatouage, j'étais un monstre, comme tous les habitants de Taur-Nu-Fuin. Voilà.
D'ailleurs, ne serait-ce que le matin même, j'avais manqué de tuer une pauvre biche -une véritable innocente, elle. Et même si je l'avais prise pour un attaquant, ce qui n'étais pas une excuse du tout selon moi, je n'aurais pas du m'emporter. En tentant de me protéger, oui j'aurais du regarder qui était là malgré le fait que mon état m'empêche de voir distinctement, j'avais maladroitement saisit une pierre et au lieu de la lancer sur la biche, je l'avais laisser tomber en plein sur mon crâne. J'avais été assomée durant des heures, avant de reprendre conscience, un long filet de sang coulant de ma tempe. Ma maladresse avait une fois de plus faillit me coûter la vie. Et de ce fait, mon état qui s'était déjà aggaver au court des jours précédents, avait encore empiré. Le fait que je sois encore plus ou moins en vie tenait du miracle. Et malgré ma respiration extrêmement laborieuse, ma douleur et mon immobilisation, je ne parvenais pas à réaliser vraiment que j'aillais mourir. C'était juste inconcevable!
Soudain, j'entendis du bruit. Je sursautais, mes yeux vairons s'ouvrent en une fraction de seconte, mon coeur cogna ma poitrine avec une telle force que j'en eu mal.
Je tournais brusquement la tête, réveillant par la même occasion ma douleur au crâne. Je grimçais, m'interdisant cependant de hurler alors que pendant que je me contorsionnais pour tenter de repérer la source du bruit, mes côtes faisaient des leurs. Couinant de douleur, je finis par trouver des yeux la source du bruit de pas: Un homme pénétrait dans la clairière. Et malgré le fait que je vois mal, à cause de mon état, je ne pus m'empêcher de le détailler... Et de le trouver inconcevablement beau.

Ses cheveux gris voletaient autour de son visage dont une partie était ornée de tatouages d'un profond rouge pourpre. Il avançais d'un pas hésitant, je remarquais bien vite son carquois et son arc. Inexplicablement, je n'eus pas peur du tout du magnifique chasseur pénétrant dans la clairière. Au début, du moins. Car à peine une fration de seconde plus tard, j'aurais juré sentir une flèche acérée se ficher dans mon dos, dans mon coeur. Je ressenti une sensation fort étrange, comme si je venais d'être foudroyée sur place. Pourtant, le choc passé, je n'eus plus mal. Le chasseur ne m'avait donc pas tirer dedans.
Secouée, je me laissais tomber de nouveau pas terre, immobile. Prenant soudain conscience que malré le fait que je sache qui était là, mon coeur continuer de tambouriner contre ma poirtine, je paniquais. Mon coeur avait déjà ainsi bondit dans ma poitrine, mais pas avec une force aussi surnaturelle. Effrayée par ce sentiment nouveau et mon horrible tentation de regarder de nouveau l'elfe inconnu, je décidais de jouer la carte du silence. Je me tus, donc, même si je sentais que le sang continuais de s'écouler sur ma tempe.

Mais, lorsque je sentis les pas s'approchaient beaucoup trop près pour moi, je poussais un gémissement de bête blessée. Je ne pouvais m'empêcher de vouloir fuir devant l'elfe aux tatouages, parce que je m'étais juré de toujours rester de marbre au Monde et voilà que l'inconnu me traumatisée au dernier degré. Je gardais mes yeux violet et vert ouverts, même si j'avais très envie de me réveiller alors que je réalisais que j'apréhendais terriblement la suite des évènements. Le Destin ne m'avais jamais épargnée, je m'attendais au pire.

Duele ne s'était jamais senti aussi indécis : cette elfe était mal en point, mais quelque chose au fond de lui le faisait hésiter. Il n'avait que peu d'expérience de la vie, mais il savait reconnaître une personne dangereuse quand il en voyait une. Et cette elfe était... aussi terrifiante qu'envoûtante.

Il franchit la moitié de la distance qui le séprait d'elle : de quoi avait-il peur, au juste ? Le jeune elfe, indécis, fut soudainement submergé d'un sentiment qu'il n'avait jusqu'alors jamais éprouvé. Inexpérimenté, novice dans les vérités de la vie, Duele n'avait jamais autant ressenti de "besoin" d'approcher quelqu'un du sexe opposé. Poussé par une volonté extérieure à la seinne, il avança encore, jusqu'à aller s'accroupir au chevet d'Ysabelia.

Alors, un brusque frisson de sensualité lui parcourut l'échine, tandis qu'il détaillait l'elfe couchée devant lui. Il tenta bien vite de réprimer cette envie, ce désir de possession qu'il éprouvait, car il y trouvait quelque chose de malsain, de dérangeant, ne l'ayant jamais éprouvé auparavant.

Accroupi, il prit doucement la main au poignet endommagé d'Ysabelia. A entendre ses quelques gémissements, il en déduit qu'il était brisé. Duele referma délicatement sa main gauche sur celui-ci, avant de saisir de sa main droite son pendentif de mithril, à son cou. Le tenant suspendu devant son visage, il s'attarda à détailler les motifs abstraits le composant. Puis, déterminé, il raffermit sa prise sur la chaîne du médaillon, et, sur une impulsion, le porta à ses lèvres, y déposant un baiser symbolique. Enfin, Duele sembla se réveiller, et appliqua le pendentif sur le poignet brisé, refermant es deux mains dessus. Fermant les yeux, il laissa son artefact agir, sentant une douce chaleur en émaner et se répandre dans ses mains.

Alors, il ôta ses paumes, et reprit le médaillon dans son poing : les lésions internes devaient être réparées, et l'articulation se ressouderait seule d'ici une nuit de repos. Il répéta la même opération avec les côtes brisées : de même, ses pouvoirs de guérison ne firent que guérir les saignements internes, mais ne pouvaient pas ressouder immédiatement les os... il faudrait attendre plusieurs heures. Alors, Duele se rendit compte que des côtes ne se ressoudaient pas facilement sans compresses. Le jeune elfe réfléchit quelques secondes, avant de prendre sa décision : retirant prestement sa tunique, il la déchira le plus régulièrement possible, en deux longues bandes de tissu. Avec la première, la plus courte, il banda le poignet brisé d'Ysabelia, enserrant fermement l'articulation pour faciliter le ressoudement correct des os. C'était rudimentaire, mais ça devrait suffire, se dit-il en saisissant la seconde bande, plus longue et plus large. Avec celle-ci, il banda la poitrine d'Ysabelia, se débrouillant pour serrer suffisamment, sans pour autant incommoder la jeune elfe.

Enfin, il eut fini. Nouant délicatement les deux extrémités de son bandage improvisé, il recula d'un pas, et, se redressant, contempla son ouvrage. Il n'en crut pas ses yeux : la jeune elfe s'était endormie !
Satisfait, il se pencha, et récupéra son pendentif, dans les feuilles mortes. Se le passant autour du cou, il frissonna brièvement alors qu'une brise légère venait caresser son torse désormais nu.

Laissant son carquois dans la clairière, il s'éloigna, une flèche à son arc...